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Pierre Establet - Volutes Management

Ré-inventer les territoires, pour lutter contre le changement climatique et concevoir un climat de vie apaisé

30 Juin 2021 , Rédigé par Pierre Establet

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La crise Covid provoque une ruée des citadins vers les villes moyennes, généralement situées à proximité des grandes métropoles. Angers, Le Mans, Vendôme, Blois, Tours, connaissent un nouvel essor. L’inflation artificielle de l’immobilier des centres-ville des métropoles, essentiellement liée à la nouvelle offre touristique, conduit les classes moyennes, les jeunes ménages, les classes populaires à s’implanter dans les zones périurbaines de ces métropoles. Ainsi, au sud-est de Toulouse, la Communauté d’Agglomération du Sicoval a vu sa population passer de 15 000 habitants à 80 000 en 10 ans.

Dans le même temps, les zones éloignées de ces métropoles deviennent, au mieux, des zones de résidences secondaires pour riches retraités, mais se vident de leurs forces vives, puis des services publics, puis des commerces.

Ces mécanismes conjugués provoquent un accroissement du besoin de mobilités, pendulaires, saisonnières, et nécessitent, dans le cas d’une croissance démographique de lourds investissements pour concevoir les conditions d’existence quotidiennes des nouveaux arrivants, et, pour les zones en voie de désertification, des compensations, soit en subventions, soit en perte de patrimoine, ce qui revient au même : on transforme de la masse en flux.

Dans tous les cas, c’est plus de carbone, plus de routes, plus souvent entretenues, plus de gaz à effet de serre, et, transition écologique oblige, plus de cuivre, plus d’or, pour les batteries, les câbles, la fibre, les technologies numériques ...

Bref, c’est le serpent qui se mord la queue.

Ensuite viennent les discours politiques. Qui est pour la décroissance, qui est pour le nucléaire, qui veut des champs de panneau solaires, de l’éolien, qui est pour taxer les pays producteurs de gaz à effet de serre (en oubliant que depuis la Révolution industrielle, c’est bien l’occident qui a le plus émis de ces gaz). Affrontements stériles, parce que fondés sur des principes inapplicables, et pas seulement à cause des Gilets Jaunes.

Moralement parlant : pourquoi un Chinois d’aujourd’hui n’aurait pas le droit de polluer autant qu’un Européen ou un Américain d’hier ? Économiquement parlant : quelle taxe, appliquée par qui, sur quel produit est acceptable, sachant qu’in fine c’est le consommateur qui va la payer ? Écologiquement parlant : Qu’il y ait des taxes, des interdictions, de la transition écologique, qui n’est ni plus ni moins que du transfert de pollution d’un mode vers un autre, avec un verni vert. Structurellement parlant : la population croissant inexorablement, les besoins de consommation, sans porter de jugement ni qualitatif, ni quantitatif, vont croître eux aussi, et, progrès de la médecine oblige, avec des espérances moyennes de vie qui s’allongent.

Or, ce constat est-il inexorable ? Non, il existe des solutions sociétales, je n’ose dire politiques, tellement ce mot a perdu son sens, qui consistent en un objectif, possible en une seule génération : Re ! Recycler, Réutiliser, Reterritorialiser, Recollectiviser. Non pas par dans une version utopiste post-moderne, genre un nouveau Larzac, mais en réfléchissant, non plus en mode zone de travail, zone d’école, zone-dortoir, zone commerciale, zone culturelle, zone touristique, mais en fléchant les centaines de milliers de milliards, manifestement disponibles, vers le renforcement des zones rurales, en y développant des métiers liés à la réparation, au recyclage, à l’entretien, à la confection, à l’agriculture maraichère diversifiée. Des zones connectées par des moyens de mobilités, physiques ou digitaux, partagés, collectifs ou non, avec des productions d’énergie et de recyclage d’eau collectivisée à l’échelle de pâtés de maisons.

Les technologiques existent, les citoyens sentent cette nécessité, la planète en a besoin. Il ne s’agit ni de décroissance ni de revivre un temps perdu : on ne se passera plus jamais de zoom, des plateformes de streaming, et d’aller voir les pays exotiques.

Il s’agit de reconstruire un espace apaisé de vie, pour que nos enfants, et, espérons-le les leurs, en maitrisant notre empreinte, en responsabilisant nos actions et en développant des métiers à fortes valeurs ajoutées.

Qui plus est ce sera l’occasion de sortir du climat anxiogène dans lequel se propage les débats stériles qui peuplent nos ondes nos réseaux sociaux.

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